Le GF38 présente son budget ce matin : Grenoble va savoir
Le dossier grenoblois passera ce matin à 9h30 devant la DNCG. Avec une réponse positive ?
Peu avant midi, le Grenoble Foot 38 en saura plus sur son avenir sportif. Si le club est maintenu ou non en Ligue 1, ou si un appel sera nécessaire pour remplir les obligations de l'organisme de contrôle. Ils seront six (MM. Ochiai, président d'Index, propriétaire du GF38, Watanabe, président du GF38, Pierre Mazé (président délégué), l'avocat, l'expert comptable et le comptable du club) à se présenter à Paris au siège de la Ligue, pour défendre le budget de la saison écoulée. Mais rien ne permet de savoir avec certitude si la réponse sera positive ou non, et surtout sur la direction japonaise, représentée par le PDG d'Index en personne, mettra la main à la poche, pour combler un trou estimé à 6,5 millions d'euros.
Lens met la pression
Dans la cité des Alpes, on préfère ne pas imaginer le pire, comme le précisait Pierre Mazé il y a quelques jours dans nos colonnes : "Je ne vois pas pourquoi ça ne passerait pas. Les Japonais se sont engagés par écrit à remettre de l'argent si nécessaire." C'est aujourd'hui le cas. "Je veux être optimiste confiait Didier Migaud, président de la Métro. "Je fais confiance aux actionnaires. Leur objectif était quand même de monter en Ligue 1 !" Un proche du club ajoutait hier : "Ce n'est jamais une formalité de passer devant la DNCG, mais jusqu'à présent, les propriétaires ont tenu leurs engagements. La présence d'Ochiai (PDG d'Index) devrait aussi rassurer. On ne fait pas le tour de la terre pour dire qu'on ne présente pas les comptes en bonne et due forme." Reste que le lobbying exercé par Gervais Martel, président de Lens, de l'Union des clubs professionnels de France et vice-président de la Ligue de football professionnel, n'a jamais été aussi fort, et que si le GF38 a obtenu sur le terrain le droit d'accéder à la Ligue 1, un autre "championnat" se joue dans les bureaux grenoblois et parisiens. "C'est toujours difficile quand on ne demande pas les mêmes garanties à tout le monde" peste Alain Pilaud, l'adjoint au maire de Grenoble en charge du sport professionnel. "Quand certains présidents de club amènent une lettre d'engagement, ça suffit, alors que pour nous, non."
"On n'a pas construit un stade pour jouer en CFA"
"Ne pas monter, c'est une chose, mais il y a aussi le risque de relégation. On n'a pas construit un stade de 20000 places pour jouer en CFA !" ajoute un proche du dossier, avant de nuancer : "Maintenant, quand M. Ochiai présente les résultats du GF38 à Index, il peut montrer que ces derniers sont atteints. Et il est plus facile de défendre une branche qui a rempli ses objectifs."
Problème, le temps presse. Les Japonais, propriétaires du club, ont deux solutions : amener les 6,5 millions d'euros ou ouvrir le capital du club, avec l'arrivée de nouveaux investisseurs. Le nom de Schneider Electric revient avec insistance alors que d'autres entreprises impliquées dans le tissu économique local et national souhaitent rentrer dans le capital du club.
Mais avant le passage devant la DNCG, Index n'a rien laissé transparaître quant à son choix final. Un poker menteur qui ne sera pourtant pas sans conséquence. Car si Grenoble devait se voir attribuer une fin de non recevoir ce matin, avec un appel à la clé, ce serait un temps précieux perdu, notamment pour le recrutement. "S'il devait y avoir appel, ce serait un vrai frein pour trouver des joueurs" témoignait Stéphane Gilli, l'entraîneur adjoint du GF38. Un stand by forcé pour le sportif. "Tant que le GF38 n'est pas fixé sur son avenir, il n'y aura pas de transfert" confiait un agent de joueurs. Grenoble joue gros devant la DNCG. Très gros.