FRANCE 2 - ÉQUATEUR 0

Les Bleus à la bonne heure


Les Bleus, en rouge hier et encore en manque de préparation, n'ont pas raté leur premier rendez-vous au stade des Alpes. Et si Domenech a procédé à plusieurs changements fructueux à la pause, il ne faut pas y voir obligatoirement une répercussion sur la liste des 23 qu'il livrera aujourd'hui à Tignes. Mais qui sait...

En match de préparation pour l'Euro-2008, à Grenoble (stade des Alpes), France bat Équateur 2-0 (mi-temps 0-0). Temps chaud. Pelouse en bon état. 20b000 spectateurs environ. Arbitre M. Paul Allaerts (BEL).
Buts pour la France: Gomis (59e, 86e).
Avertissements pour la France: A. Diarra (35e). Pour l'Équateur: Castro (69e).
FRANCE: Frey (Mandanda, 46e) - Sagnol (Clerc, 74e), Thuram, Escudé (Evra, 46e), Abidal - Nasri, A. Diarra (Flamini, 46e), L. Diarra, Ben Arfa (Malouda, 78e) - Anelka, Cissé (Gomis, 46e). Sélectionneur: Raymond Domenech.
ÉQUATEUR: Elizaga - O. de Jesús, Hurtado, Castro, Mina - Cortez, Quiroz (Borja, 64e), Ayov, Valencia, Castillo - Tenorio. Sélectionneur: Sixto Vizuete.

Une première période sans grand relief
Le sélectionneur, plus que la victoire, plus que l'esprit, a forcément tiré des enseignements de cette mise en train, les deux prochaines, devant la Paraguay, à Toulouse, puis la Colombie, au Stade de France, devant lui en apporter d'autres plus pointus avant d'aborder l'Euro.
Avec Frey dans la cage, Escudé aux côtés de Thuram dans l'axe de la défense et l'association, dans l'entre-jeu, du duo Nasri - Ben Arfa, Domenech tentait peut-être encore d'y voir plus clair. Les Bleus allaient en tout cas presser leurs hôtes dans les premiers instants, avec une louable agressivité mais des difficultés à percer le double rideau tendu par les Équatoriens et d'autres à ne pas piquer du nez sur une pelouse assez glissante.
Elizaga plongea bien dans les pieds d'Anelka lancé dans la profondeur par Alou Diarra (4e), Lassana, son homonyme, frappa bien des vingt mètres, au-dessus, deux minutes plus tard, mais les Français s'engluaient dans un bloc mouvant, les Équatoriens, au bagage technique très sud-américain, justement, les gênant passablement. C'est dans la finition que péchaient fatalement les Tricolores, dans les remises, les automatismes. Ils manquaient de rythme.
En une minute, avant la demi-heure de jeu, un tir de Nasri, capté en deux temps par Elizaga, et un coup de tête de Cissé, trop enlevé, ne réussirent pas à troubler l'organisation de l'Équateur. Cissé, inefficace de nouveau sur un service maison de Ben Arfa, expédia le ballon, de la tête encore, sur le gardien alors qu'il se trouvait en position idéale.

Gomis trouve la lucarne
Que dût se dire Domenech? Qu'avait-il pensé, quelques instants auparavant, quand les Bleus faillirent déchanter sous l'effet de Tenorio qui grilla la politesse à ses gardes du corps, plein champ, avant d'éliminer Frey. Il fallut un retour de Thuram, auteur d'un double sauvetage, pour éviter la mauvaise blague. Il fallut ensuite, dans le temps additionnel, le pied de Frey pour repousser la balle sur un tir de Castillo.
Le sélectionneur réaménagea son équipe pour la seconde période, dans tous les secteurs. Mandanda, Evra, ce qui décala Abidal au centre, Flamini et Gomis rentraient. Pour la forme ou pour l'espoir, à l'adresse de trois d'entre-eux. On nota plus de relief à l'entame de cette deuxième période, plus d'inspiration, de mordant.
Ben Arfa, plus remuant, servait ainsi Gomis, terriblement véloce, qui claquait une frappe superbe, la balle terminant sa course dans la lucarne d'Elizaga. Ce onze-là était plus séduisant, à l'évidence, Gomis, pour sa première sélection, n'y étant pas étranger.

Gomis remet ça
Deux occasions _il avait frappé à côté à la 53e_ et un but pour le Stéphanois, ce n'était guère surprenant en référence à sa fin de saison. Autant que ce coup de rein de Ben Arfa (77e), ponctué d'un tir rasant repoussé par Elizaga ou que cette frappe d'Anelka sur le petit filet. Et Gomis, à la suite d'un excellent boulot et d'un centre aux petits oignons d'Anelka, expédiait une volée victorieuse.
La France avait gagné, Gomis aussi. L'avenir travaille pour les deux.




Gabriel GABAI
Paru dans l'édition 38H du 28/05/2008